Israel Galvan
- Ce sont deux spectacles complètement différents. A cette époque, je m'enfermais avec deux hommes, Fernando Terremoto au chant et Alfredo Lagos à la guitare. Maintenant je fais avec deux femmes, avec la voix impressionnante de Inés Bacán, et le piano de Sylvie Courvoisier et la figure d'un maitre danseur qui est Bobote. Ce sont des réalités scéniques différentes, avec différentes expressions, avec un rythme et un son totalement changés. En réalité, c'est un changement énorme entre les deux spectacles.
- Il y a un piano, celui de la musicienne contemporaine Sylvie Courvoisier. Avec elle, s'établit un dialogue dans lequel apparait l'incroyable voix de Inés Bacán. Le développement du spectacle est un processus continu de la relation instaurée entre elles et ma danse.
- Dans tous les moments musicaux de ma vie sa voix apparait; d'ailleurs, je peux dire qu'il a été mon premier vrai maître à l'heure de danser. La voix de Enrique Morente me rapprochait du flamenco, elle me l'apprenait. Je suis sa voix, c'est comme une inspiration.
- Je suis immergé dans un travail que je présenterai le 12 décembre prochain au théàtre Royal de Madrid. Ça va marquer un changement radical car je vais danser avec d'autres personnes sur scène. Cela sera un travail sur les gitans avec différentes chorégraphies dans lesquelles je partagerai la scène avec d'autres danseurs. |
La voix de Enrique Morente est la vraie inspiration de ma danse, dit Israel Galván.
Israel Galván, le Ferran Adrià du flamenco, fait la première de la "curva" avec Sylvie Courvoisier, au piano, le chant de Inés Bacán et 'Bobote'. Israel Galvan (Séville 1973) s'est converti en le plus surprenant rénovateur de la danse flamenco contemporaine. C'est un peu comme le Ferran Adrià de la danse flamenco car il a été capable de découvrir une grammaire basée sur l'expérimentation sur la surprise, et sur une incroyable fragilité qui cache une vraie étude de la danse: "je cherche ma propre liberté, j'assume les risques; je le sais, mais j'adore marcher au bord du précipice."
- C'est rendre hommage à un créateur pour beaucoup inconnu. Le danseur de Valladolid Vicente Escudero, qui a vécu à Paris pendant l'époque du cubisme avec tous ces incroyables peintres des années vingt. Vicente Escudero avait une personnalité exceptionnelle. dans un théâtre mythique qui s'appelait La courbe, il a rálisé différentes prestations de danse, claquettes, la pyramide de chaises et même, une sorte de numéro de jazz avec lequel aurait triomphé Josephine Baker.
- Sa recherche en tant qu'artiste m'attire l'attention. Pour beaucoup, il s'agit d'un inconnu mais c'est l'un des grands créateurs du flamenco. Il a vraiment dû être une personne incroyable, avec une grande créativité. Il a été le premier qui a osé danser la siguiriya.
- C'est un precessus très long. Je ne crois pas qu'il existe un point d'inflexion. Je me suis rendu compte que mon corps était celui qui me parlait et que ma façon de danser est celle qu'exprime mon moi le plus intime. Je ne m'exprime pas en parlant, mais en dansant. |